Le Dry January, on en parle ?
L’avis d’une addictologue sur le Dry January – Marie Tavernier est neuropsychologue et membre de La French Care :
L’intérêt du Dry January
Le Dry January permet de se poser une question : est-ce que ne pas boire est difficile? Le manque, c’est ça le problème! Le Dry January peut aider à limiter sa consommation et ainsi réduire le risque de tomber dans un processus addictif.
A 25 ans, il permet de tester ses limites et de voir si on peut sortir en soirée sans boire et sans se retrouver socialement fermé.
A 35 ans, il permet de voir si on peut passer un dîner entre collègues ou en famille sans avoir envie d’un verre.
L’alcoolodépendance, qui est concerné?
Les patients alcoolodépendants que Marie Tavernier voit à l’hôpital ont entre 45 et 55 ans. Ils ne consomment pas forcément des quantités monstrueuses d’alcool, mais ils boivent régulièrement depuis plus de 15 ans. L’alcoolodépendance ne dépend pas forcément du nombre de verres bus chaque jour, mais du manque.
Marie Tavernier évoque le cas d’une femme de 98 ans, en ehpad, qui ne boit pas plus de 2 verres par jour, mais qui refuse de descendre manger si elle n’a pas d’apéritif.
L’alcoolodépendance est sournoise et s’installe au fil des années. Elle a un impact sur la mémoire, les fonctions exécutives et entraîne des troubles praxiques (langage, gestuel, écriture, coordination motrice).
Les signes d’alerte
– Si le besoin de boire est trop fort.
– Si ne pas boire modifie votre comportement. Vous rend irritable par exemple.
⇒ Consultez un professionnel : addictologue, psychologue ou médecin traitant.
Les effets à court terme
– Le sommeil est plus récupérateur.
– L’alimentation est meilleure, sans les calories vides de l’alcool.
– La peau retrouve son éclat.
– L’organisme est moins fatigué.
– Les fonctions cognitives s’améliorent : meilleure mémoire, plus grande capacité de concentration.
C’est grave si on reprend en février
Si une personne recommence à fumer après avoir arrêté un mois, on lui dira que c’est dommage. On ne le dit pas pour l’alcool.
Arrêter de boire pendant un mois et reprendre en février ne servira pas à rien. La réduction des risques est un principe en addictologie. Cela aura le mérite de vous montrer que c’est possible. Mais replonger fait souvent partie de l’addiction.
Prôner l’abstinence pour tout le monde n’est pas la solution
Il faut aussi changer notre regard sur l’alcool. En France, l’alcool est considéré comme “cool” et ne pas boire en soirée ou à un dîner, ça reste bizarre.
Il faut aussi revoir les campagnes de sensibilisation. Le Dry January 2025 est placé sous le signe de la sécurité routière. Le message est de ne pas conduire en ayant bu, mais pas de ne pas boire. Si tu rentre bourré, mais à pied, il n’y a pas de problème!